mercredi 1 mars 2017

On a de la visite !


Ah cette commission sénatoriale consacrée à la réalité des compensations écologiques étudiées au travers de quatre grands projets dont Notre dame !

On l’a vue sur l’écran en regardant l’audition de nos amis de l’ACIPA et du CEDPA. Très bien préparé, mais on comprend ce que veut dire l’expression «  un train de sénateur ». On ne peut pas tout regarder.

On a préparé en groupe l’intervention de Copain : pas simple de répondre à des questions sur les compensations, quand on ne veut plus qu’on nous pique des terres et donc que l’on veut qu’il n’y ait rien à compenser.

.

Merci, vraiment à Ouest France, qui annonce une visite avec Vinci-AGO, visite secrète, donc on ne dit pas le lieu, ni rien. Mais pour la visite avec l’ACIPA, on donne le lieu et l’heure. Ce qui est, bien sûr, fondamental pour la compréhension de l’événement ! Nous ne craignons pas les zadistes, contrairement à ce qui est sous-entendu : ils étaient au courant. Mais si quelqu’un voulait venir perturber, il avait tous les éléments. Merci Ouest France, ça, c’est équilibré.

Les sénateurs sont donc venus sur le terrain à Notre dame. Ils sont venus, mais seulement 6 parmi 17.

Parmi ces six, M André  Trillard, sénateur (LR) de Loire Atlantique, qui s’est souvent distingué dans cette commission par ses interventions pour vilipender les opposants au projet, ce qui était, par nature, hors sujet. En particulier, il a évoqué : « les agriculteurs qui n’ont jamais payé de fermage et ne veulent pas partir ».

Cela nous a donné matière à une sorte de remise de prix. Brigitte a remis à M Trillard plusieurs factures de fermage pour des terres de la Zad en lui disant qu’en tant qu’ancien Président du Conseil Général, il ne pouvait ignorer cette location. En fait, ce monsieur connait bien le sujet, il a répondu que nous payions un loyer réduit (de un tiers), ce qui revient au même, et c’est donc scandaleux que nous soyons encore là.

Colère de notre part, ce d’autant plus que notre député Yves Daniel (PS) nous a fait le même coup. Nous assumons totalement d’être des gêneurs, des méchants, mais cela ne fait pas de nous des profiteurs. Médisez de vos ennemis, il en restera toujours quelque chose…

Les journalistes sont trop gentils, ils n’ont pas voulu faire de peine à M Trillard ; je n’ai rien lu sur cette anecdote dans la presse.
 
Joël nous a ensuite présenté son exploitation dont 80% des  terres sont dans la Zad dans une partie prévue pour faire de la compensation écologique. Pour lui, cultiver de la compensation écologique, ce n’est plus de l’agriculture, et il s’y refuse.
 


Nous sommes ensuite allés visiter une mare artificielle creusée, il y a 3 ans pour pouvoir y déplacer des amphibiens. Pas convaincante du tout cette réalisation : un trou artificiel qui reste sec cet hiver…
le groupe devant la "mare"
 
Puis, nous sommes allés à la croix des quatre communes voir le vrai château d’eau : une mare jamais à sec (en 1976, tous les voisins venaient y chercher l’eau pour leurs bovins et elle a tenu le coup) et des prairies humides autour. Jean Yves, éleveur à la retraite nous a expliqué comment il utilisait ces prairies dans son élevage. M le Maire de Notre Dame nous a tous invités à s’interroger sur comment on pouvait déplacer, recréer des sources et maintenir la qualité de l’eau sur les bassins versants.

Avant de partir, nous avons partagé un muscadet accompagné de gâteaux, ce qui nous a laissé du temps pour discuter librement.

Le sénateur de l’Oise nous a dit : « il fait beau, vous avez de beaux paysages et le muscadet est excellent, tout va bien ! ». « Alors, ne changeons rien ! » lui avons-nous répondu.

De Marcel, paysan à Notre Dame.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire