samedi 2 avril 2016

de Notre Dame à Calais


S m’appelle et me demande si je pourrais venir soutenir les grévistes de la faim de Calais. Cela me semble une bonne idée. Ce n’est pas à gérer seul ; il faut garder l’esprit d’équipe que nous avions en avril 2012. On dit moins de conneries à plusieurs, et puis l’idée des bouches cousues me fait un peu peur. Un mot de soutien est écrit suite à l’AG du mardi : attention à ne pas parler au nom d’organisations qui ne sont pas là et donc on signe AG et grévistes de la faim, c’est facile de faire valider rapidement. Il s’agit d’un texte qui soutient des hommes très engagés, mais en restant humbles dans un contexte que nous, grévistes de 2012 connaissons mal.

 

On arrive à caler un départ pour le mercredi 23 mars : quatre du groupe des grévistes et quatre militants. On veut faire le tour dans la journée, car il fait beau et il y a du boulot à la ferme.

 

A l’arrivée : accueil par M, S et K, nous rentrons dans la jungle : un bidonville fait de cabanes bricolées avec des bâches, c’est coloré et propre. Nous mangeons dans un restaurant afghan ; en fait, tout le commerce est géré par les Afghans.


rue commerçante
 

M nous explique qu’il y a beaucoup d’aide matérielle plutôt caritative. Les gens ne manquent pas de vêtements ni de nourriture, mais n’ont rien, leurs affaires peuvent tenir dans un sac de courses.

la jungle et sa partie normalisée: 16 personnes par contenaire avec un système de reconnaissance anthropomorphique
 

Les grévistes de la faim sont soutenus par des Anglais à titre amical, mais ayant en premier le souci de leur santé et les incitant à arrêter.

 

Nous avons fait un point avant d’arriver. Il est clair que notre position ne peut être que de témoigner. Nous allons parler à des adultes, à eux de prendre leur décision.

 

Nous nous dirigeons vers la cabane des grévistes. Le spectacle et déprimant. Dans cette zone évacuée et détruite, il ne reste que la mosquée, l’église, l’école, la cabane de lecture et celle des grévistes.
les lieux de culte église et mosquée ont été  préservés
 


la cabane des grévistes de la faim
 

Deux bulldozers en arrière-plan aplanissent le terrain de ce qui fut un lieu de vie. Des CRS patrouillent nonchalamment. Ils ont des sur-bottes en plastique ; faut pas se salir.

 

Avant d’entrer, quelqu’un nous dit : « il vous reste 20 mn, au-delà la préfecture vient négocier »…
de Marcel paysan à Notre Dame

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