jeudi 19 décembre 2013

Comme un roman policier...

C’est un peu comme à la fin d’un bon roman policier (de Fred Vargas par exemple), le meurtrier en série rencontre le héros, et certain qu’il est de l’assassiner dans l’heure, il lui confirme ses hypothèses et lui donne les dernières clés qui manquaient. Dans un flash, notre héros a tous les éléments, tout est clair ; mais va-t-il survivre ?

Nous en sommes là à Notre Dame.

Les hypothèses nous les tenons depuis longtemps et les avons affinées.

(Ah, oui, on est d’accord, le héros, c’est nous, vous, les opposants quoi…)

La saturation impossible, les mouvements stables, les surfaces gigantesques consommées à Notre Dame, les sous sols complètement inadaptés pour faire une piste, les bénéfices immobiliers gigantesques aussi à réaliser à Nantes …

Tout cela a été montré par le travail d’expertise des militants, conforté par les informations des pilotes.

Démonstration en a été faite par Nicolas Notebaert qui déclarait en juillet 2012 au journal l’Express : « ce transfert n’est pas une réponse à des problèmes aéronautiques, mais un choix politique de développement du territoire ».

1ère carte sur table : c’est pas une histoire d’avions
                                  Mais on avait besoin de parler d’avions pour obtenir la DUP

2ème carte sur table : on passe en force (opération césar de l’automne 2012)
                                     On n’a pas d’argument, on veut, c’est tout
                                     Première tentative d’assassinat en fait

Depuis cet hiver, les politiques relancent le dossier par l’expertise technique et économique dont l’apogée est constituée par les études de la DGAC. Etudes prévues en concertation avec les opposants, on espère que c’est un public qui n’y comprendra rien. Et zut, ce public fait des études contradictoires.

Il nous manquait (à nous le héros) deux éléments. Le premier : comment la DGAC peut-elle arriver honnêtement à des résultats aussi grossièrement en faveur du projet? Le deuxième plus complexe : on comprend que les milieux du BTP et de l’immobilier soient très favorables, mais les autres chefs d’entreprise, les compagnies d’aviation, pourquoi donnent-ils l’impression de suivre la CCI ?

Et là, Jacques Bankir, ancien directeur de compagnies aériennes, arrive (France-Culture) : les chiffres de la DGAC n’ont rien à voir avec la réalité ; la DGAC, déjà pour Concorde, trafiquait ses études pour prouver ce que lui demandait le ministre. Il ne faut pas parler d’honnêteté, elle est en permanence au service du Prince. Quant aux compagnies aériennes, elles verront bien s’il faut aller à Notre Dame ou bien à Rennes (là, c’est moi qui le dit), elles ne vont pas se fâcher avec la DGAC ; la gestion de l’argent public, c’est le domaine des politiques, pas le leur.

3ème carte sur table : les études sont bidon
                                     Le résultat sera ce qu’attend le Prince
                                     Sur le plan technique et économique, les opposants ont raison
                                     Personne ne contredira le Prince, pas même les gens compétents.

Et voilà nous savons tout.

Attendez, on frappe à ma porte…

Ouf, ce ne sont pas des gens en bleu, mais seulement un voisin zadiste. On a encore un peu de temps.

Alors, il me reste une question à Jacques Bankir : « Monsieur, quand les compagnies aériennes ont remis en 2012, le prix de meilleur aéroport à Nantes-Atlantique, n’était ce pas une façon diplomatique de prendre position contre le projet de déplacement ? Prise de position collective, donc sans risque, mais claire : ici, c’est parfait ! Qu’en pensez-vous ? ».

Nous n’avions peut être pas mesuré l’ampleur de ce geste...

De Marcel, paysan à Notre Dame

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