mercredi 6 février 2013

Vigie postale Elysée - Lettre n°15
Volonté de dialogue ?
CéDpa - 28/11/2012

CéDpa (Collectif d’élu-e-s)
Mairie
13 Rue Pierre Civel
44130 Notre Dame des Landes
                                                                           Monsieur François HOLLANDE
                                                                           Président de la République Française
                                                                           55, rue du Faubourg Saint-Honoré
                                                                           75008 PARIS 8e
Notre Dame des Landes, le 28 novembre 2012

Monsieur le Président,

Vous avez reçu ces dernières semaines des courriers de Marcel et Sylvie Thébault, de Brigitte et Sylvain Fresneau, de Chantal et Thierry Drouet, de Geneviève Lebouteux, de Jacques Chiron, de Françoise Verchère, de Patrick Baron, de Michel Tarin, d’Anne-Marie Chabod, de Philippe Trotté, d’Agnès Belaud, d’un collectif d’Orvault, de Dominique Fresneau et de Benoît Rubin soutenus par l’ensemble de la coordination des opposants au projet de nouvel aéroport à Notre Dame des Landes, vous demandant un entretien.

En tant que collectif d’élus, représentant plus de 1 100 personnes en France, nous renouvelons cette demande d’entrevue et souhaitons vous alerter sur le caractère d’urgence qu’elle revêt. En effet, après la très grande manifestation du 17 novembre dernier où près de 40 000 personnes sont venues pacifiquement dire leur opposition à ce  projet inutile de nouvel aéroport, nous pensions que le dialogue pourrait s’engager sans tarder. Or, dès le vendredi suivant, l’opération policière reprenait pour détruire à nouveau des maisons, relançant ainsi un climat de violence qui ne fait que renforcer la détermination de tous les opposants. Une nouvelle manifestation a réuni aussitôt à Nantes plus de 5000 personnes.  Samedi,  le communiqué des ministres de l’Écologie, des Transports et de l’Agriculture, puis celui du Premier Ministre, annonçant qu’il n’y aurait pas de travaux immédiats de défrichement et qu’une commission du dialogue allait être mise en place nous laissèrent  croire que la raison l’emportait.

Or, dans la nuit même, les forces de l’ordre continuèrent violemment leur action : on comptait le dimanche matin  plus de 60 blessés dont certains sérieusement touchés du côté des opposants ; les élus du collectif décidèrent alors d’aller immédiatement  à la préfecture solliciter un rendez-vous auprès de Monsieur le Préfet.

Lors de cet entretien, nous avons réaffirmé que c’était bien  l’opération « César » qui avait provoqué tous les événements dont les média se sont fait l’écho depuis le mois d’octobre, qu’il était urgent que les forces de l’ordre quittent la zone, et qu’il n’y aurait plus d’entrave à la circulation s’il n’y avait plus de présence policière. Nous avons aussi clairement affirmé que nous ne nous assiérons à la table de la commission du débat qu’à la condition que ses membres soient indiscutables et que sa mission ne se limite pas à vouloir nous réexpliquer ce que nous n’aurions pas compris dans le projet. Nous voulons porter devant elle nos contre-expertises (notamment notre étude économique) et nos alternatives qui peuvent tout à fait répondre au souhait de développement économique du Grand-Ouest  rappelées par le Premier Ministre.

Dans l’attente de l’installation de cette commission, nous vous demandons, Monsieur le Président de rappeler à votre Ministre de l’Intérieur qu’en parlant de «  kyste », il a profondément choqué les milliers de citoyens qui aujourd’hui se sont emparés de ce dossier et veulent qu’il soit abandonné. Retirer les forces de l’ordre, surseoir à tous travaux sur le terrain et à toute destruction des cabanes et maisons serait un signal fort de votre écoute et de votre réelle volonté de dialogue.

La paix reviendra à Notre Dame des Landes et nous pourrons parler du fond de ce dossier. Nous sommes persuadés qu’alors «  Force reviendra à la Loi sur l’eau et à la raison » !

Dans l’attente de votre proposition de rencontre, nous vous assurons, Monsieur le Président, de toute notre considération.

Pour le CéDpa

Les présidents
Françoise Verchère
Jean Paul Naud
Isabelle Loirat

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