vendredi 21 septembre 2012

Iéna suite...


 
MOTS ROSES ...
 
De près surveillés
Pour être escortés
Parqués, encerclés,
Pour être “protégés”
Le changement
C’est maintenant
Comme avant !!!
Il faut masquer
Les opposants
En rien voyants
Après le Grenelle
Avec des prunelles
Voilà le Cirqu’Conférence
Où l’on tourne en rond
Des mots roses
De vert colorés
Des mots, des mots
Pour les godillots
Comme sous Sarko
Nous revenons un peu moroses
Mais plus déterminés.
 
De Jean-Paul

24 heures...

24 H debout pour une cause qui en vaut la peine.
24 H debout pour dire à nos élus que l'aéroport de Notre Dame des
Landes ne doit pas sortir de terre.
24 H debout pour voir des CRS, des RG, des parisiens, des touristes
24 H debout pour échanger, discuter...
24 H debout pour se retrouver entre gens convaincus que les terres
agricoles ne doivent pas disparaitre au profit de bétonneur.
24 H debout pour montrer que nous sommes toujours actifs!

 de Patricia 

Nous en profitons même pour sensibiliser les parisiens!

mercredi 19 septembre 2012

Impressions côté Iéna...



Nous sommes venus en autocar de Nantes, Redon, Notre dame des landes à l’occasion de la conférence environnementale de Paris.
Notre car a été intercepté à 20Km de Paris par deux motards. Nous avons ainsi été escortés
jusqu’à notre lieu de rendez-vous à 150m de la conférence.
Là, nous avons rejoint d’autres militants. Nous étions environ 120 personnes sur ce lieu.
Les thèmes ? Le nucléaire, l’aéroport de Notre dame des landes, les gaz de schiste…
Nous avons été parqués par les forces de l’ordre, cernés par les CRS et la police dans un espace très restreint devant le musée Guinet.
Bien parqués!
Impossibilité de sortir.
Impossibilité d’utiliser les toilettes (la police interdisait l’entrée au musée à toute personne possédant un signe de militantisme ou étant simplement soupçonnée de l’être).
Pas d’abris (heureusement, la pluie n’était pas au rendez-vous !)
Et ce, pendant trois longues heures….
Quelques femmes ont dû uriner sur le macadam, à l’abri précaire d’une banderole, au détriment de leur dignité.
Monsieur le maire de Paris, êtes vous au courant d ce genre de faits ?
Monsieur le Ministre de l’intérieur, est-ce vous qui donnez des ordres allant à l’encontre de la dignité humaine ?
Monsieur le Président de la république, c’est quoi le changement ? Je vous le demande.

                                     Louise, 68 ans et non violente, jusqu’à ce jour…

Le message dérangeait-il certains?



mardi 18 septembre 2012

L'odyssée parisienne...suite



Certains partent se coucher (dans les véhicules ou à la belle étoile) ; les autres veillent avec des discussions sympathiques avec les noctambules. Je m’endors avec les bêlements des moutons qui s’appellent régulièrement et le bruit des conversations…

les héros sont fatigués...
 Réveil à 3h30 : c’est mon tour de veille. Je rejoins péniblement (dur, dur d’être un héros !) les autres, déjà bien réveillés eux ! L’eau chauffe pour un petit remontant. Notre nuit tranquille est animée par l’arrivée d’un noctambule éméché, bouteille de whisky à la main, qui s’incruste. Abdel est en mal de compagnie et apprécie visiblement la nôtre. Cela nous vaut de bonnes séances de rires (Abdel voulant monter sur le tracteur et s’installant à l’envers  sur le capot), des jeux de rôle (Bernard et moi-même s’instaurant parents de « la belle princesse » découverte par Abdel, Séverine)… Notre fin de nuit fut bien occupée avec lui et drôle. Nous avons bien ri lorsqu’un des policiers qui veillait sur nous vint nous voir. Abdel s’empressa alors d’engager la discut avec lui et lui fit même remarquer qu’il avait du ventre. Le policier précisa que c’était son gilet pare balle. Abdel rigolard lui dit qu’il abusait des tajines… Au matin, il était encore là  et nous commencions, ma foi, à être un peu fatigués par sa présence. Il figure sur une des situations cocasses rencontrées : l’agent de renseignement en civil jouant le photographe pour un couple de touristes (si, si…).

l'agent des RG à la photo sous les yeux d'Abdel (blouson vert)
Avec Séverine, vers 6h, nous sommes allés voir le Palais Iéna : nous y sommes arrivés mais déjà 9 cars de CRS étaient là… à attendre nos camarades...
Vendredi, la matinée commence avec l’arrivée simultanée de Télé libre et le passage de Yannick Jadot en route pour la Conférence. Nous apprenons l’arrivée du car et le parcage des manifestants. Nous découvrons que les passages vers Iéna sont bloqués à la Seine. Nous essayons alors diverses animations :


 -des petits tours en tracteur dans les allées ce qui vaut de belles photos devant la tour Eiffel ;
-des opérations dispersement  où chacun part dans une direction différente pour affoler les forces de l’ordre ;
- un petit tour avec un mouton sandwich à la Tour Eiffel. Cela amuse beaucoup les touristes. Nous mettons le mouton à pâturer dans les parterres. Deux policiers viennent nous voir : « Que faites-vous là ? La pelouse est interdite ! ». « Nous promenons un mouton ; il y a bien des gens qui promènent des chiens ! ». « Si vous êtes avec les manifestants, vous devez y retourner… ». « Nous faisons faire du tourisme au mouton : un si long voyage, il ne peut repartir sans avoir vu la tour Eiffel ! ». L’agent des renseignements nous suit pas à pas…Nous le ramenons au camp en prenant notre temps.

Peu à peu, nous voyons arriver par tous petits groupes une partie des manifestants du car qui viennent nous retrouver : l’occasion d’une belle photo de famille!

Vers 15h30, nous décidons de repartir. Avec l’efficacité qui nous est coutumière, nous rechargeons tracteur et moutons en laissant juste quelques crottes sur les pelouses parisiennes…et des tas de photos de l’action qui vont circuler de par le vaste monde…
au revoir! A la revoyure...


lundi 17 septembre 2012

Paris, au palais Iéna...


Voilà l'endroit où le ministère de l'intérieur de notre nouveau gouvernement de pseudo-gauche ,a décidé le 14 septembre, de parquer, dès notre arrivée, les opposants au projet d'aéroport de Notre Dame des Landes,près de Nantes (projet porté par J.M. Ayrault depuis de nombreuses années).
Nous étions donc une cinquantaine venus de Nantes et sa région, arrivés en car Place Iéna, à 200m environ du lieu où se déroulait cette "conférence environnementale".
Au total une petite centaine de personnes car étaient présents aussi des militants d'ATTAC,Sortir du nucléaire,Anti gaz de schiste,et quelques autres personnes ...
À savoir qu'il nous a été INTERDIT  formellement de dépasser ce périmètre,évidemment très bien "gardé" par les forces de l'ordre,en nombre conséquent !
Cette situation a duré plus de 3 heures (jusqu'à ce que notre cher président ait quitté la conférence)...sans possibilité ni de manger, ni de boire (pour ceux qui n'avaient pas prévu le casse croute... mais le partage et la solidarité ont bien fonctionné) ni même (et c'est le plus COCASSE ou le plus INDIGNE,suivant... ?) d'aller faire pipi où que ce soit... à moins d'improviser un abri de fortune avec une banderole et de pisser sur le trottoir, quasi aux pieds de ces messieurs casqués...
Sans même parler du fait qu'à l'aller comme au retour,notre car était escorté par 2 motards...pressés de nous enfermer à l'arrivée et également pressés de nous faire dégager le soir.
Un homme (une femme,aussi...)averti(e) en vaut 2...
   de Claudine


dimanche 16 septembre 2012

L'odyssée parisienne...premier jour



L’ouverture de la Conférence Environnementale avec omission des sujets qui fâchent (Notre Dame des Landes et gaz de schiste) ne pouvait nous laisser sans réaction. Un car était prévu pour venir manifester devant le palais Iéna le 14 septembre, histoire de rappeler au président Hollande le projet Notre Dame et solliciter des rencontres ; une action complémentaire et inattendue s’imposait comme une évidence. Et nous voilà partis jeudi matin avec tracteur et moutons à Paris.
Face à l’impressionnant déploiement sécuritaire déployé aux abords du palais Iéna, nous avons choisi un lieu symbolique : la Tour Eiffel et le champ de Mars.


Clin d’œil au Larzac bien sûr qui aurait dû amener les journalistes TV cherchant une approche originale sur la Conférence à venir nous voir. La seule télé à venir nous rencontrer a été « Télé libre » dont les journalistes ont fait un long reportage et semblaient très intéressés par le sujet. Nous avons eu également des radios (France inter et RTL) et quelques journalistes de presse (AFP, journal).
Attirer l’attention  pour mettre Notre Dame des Landes à l’ordre des questions environnementales, telle était notre ambition. Remarqués, nous le fûmes !
Une opération installation commando réalisée en quelques minutes: tracteur débarqué (il ne restait qu’à le décorer), moutons lâchés dans l’enclos prestement monté. Tout cela sous l’œil ébahi et plutôt amusé des passants, les touristes dégainant prestement leur appareil photo et photographiant à tout va : des moutons et un tracteur devant la tour Eiffel, cela ne se voit pas tous les jours !

touristes en action...
 Arrivent rapidement différents services des autorités. D’abord les hommes en vert chargés de l’entretien des pelouses : « vous devez enlever les moutons ; la pelouse est en repos ! Et vos piquets ? Vous avez dû abîmer les têtes d’arrosage enfouies dans l’herbe… ».
Puis les hommes en bleu de la sécurité de Paris et ceux de la Police. Tous veulent bien sûr parler au responsable qui est introuvable puisque nous sommes tous responsables ! Nous surprenons alors des conversations téléphoniques surréalistes entre les employés et leurs chefs : « OK, nous cherchons la plaque d’immatriculation du tracteur ! » Dominique s’empresse aussitôt de la recouvrir d’une feuille avec triangle non à l’aéroport. Heureusement, il y a les restes d’une vieille plaque coupée en deux qui occupent le policier pas trop zélé (celui-là devait nous trouver sympathiques). «Oui, bien (chef), nous devons verbaliser les moutons. Mais individuellement ou alors le lot ? ». Dès qu’il a raccroché, l’employé nous dit : « je ne vois pas de plaque, je prends celle-ci  en photo pour que mon chef me fiche la paix. La police est là… Elle n’a qu’à chercher… ». Les mésententes entre hommes en bleu nous servent.
Des tractations téléphoniques s’engagent… Nous sommes une trentaine : est-ce suffisant pour résister et rester ? Notre atout est d’être sous l’œil des touristes dont le passage est incessant. C’est cela qui nous évite sûrement un déménagement manu militari. Le dispositif de surveillance s’allège : nous avons désormais des voitures banalisés avec agents de la Direction de l’Ordre Public et de la Circulation à nous surveiller. Dès lors, nous saisissons toutes les occasions qui se présentent :
-         la venue d’un couple de mariés que nous photographions sur le tracteur

-         un défilé de 2 chevaux qui stationnent un long moment devant nous attendant le car de personnes que les chauffeurs doivent emmener au restaurant. Le tracteur s’insère alors dans le cortège et fera même plusieurs fois le tour de la place au départ des voitures.

-         la même opération est reconduite avec des triporteurs mais ceux-ci sont rapides et lâchent assez vite Dominique…Qu’importe, c’est encore l’occasion de rouler et d’aller même flâner dans les allées…
-         l’apposition d’autocollants ACIPA sur tous les bus touristiques qui s’arrêtent devant nous…



Finalement, on nous tolère. Nous sommes donc partis pour rester cette nuit. Nous instaurons des tours de garde et pique niquons. La nuit tombe peu à peu ; la tour Eiffel s’illumine… La soirée commence …


mercredi 12 septembre 2012

Le liminbout sous haute surveillance...



Début de semaine dernière, rentrée des classes et nouvelle animation au liminbout… Dans la maison désertée du voisin qui a vendu à AGO, nous voyons dès 8h le mercredi 2 fourgons blancs et 3 véhicules de gendarmerie. Cela s’active à équiper les ouvertures d’éléments anti-effraction. 

la maison de Joël après la visite des fourgons blancs
 Une fois l’opération terminée, un véhicule blanc reste de faction jusqu’à 18h.
Il revient le lendemain : il s’agit d’un vigile qui stationne devant la maison de 8h à 18 h tous les jours. Le vigile doit se croire dans une zone très dangereuse comme semble l’indiquer les faits suivants :
-dimanche, Marcel et moi ramenons 2 vaches venant de vêler au bâtiment d’exploitation. Pour leur faire traverser le village, nous posons quelques ficelles devant les entrées de cour pour éviter les violations de propriété. Le vigile s’empresse de venir voir Marcel posant la ficelle en lui demandant : « c’est quoi çà ? ». Marcel répond : « c’est un fil ! Vous vous sentez prisonnier derrière ?". Puis il explique : "On va faire passer des vaches… ".
-lundi, Claude tue de la volaille. Plusieurs personnes venant l’aider, cela va faire un attroupement inhabituel. Avant l’arrivée des troupes, Claude et Marcel veulent prévenir le vigile pour qu’il ne s’inquiète pas. Tous  deux se dirigent donc vers la voiture. Celui-ci  enfermé dedans les regarde venir et va mettre plus d’une minute avant d’ouvrir sa portière et de s’enquérir de l’objet de leur visite. Pas très rassuré le bonhomme !

Fin de la pose de tôles surveillée par les gendarmes
Et pour finir, aujourd’hui mercredi, de nouveau 2 fourgons blancs dès 8 h. Six ou sept bonhommes s’agitent, semblent fouiller un peu partout. Nous nous demandons si le vigile n’a pas invité des copains pour récupérer de la ferraille. Marcel va voir et le vigile lui répond que la gendarmerie arrive et qu’ils finissent de sécuriser la maison. Fin de matinée, le silence revient : les vélux sont désormais équipés ainsi que le coté de la maison qui était jusqu’alors protégé par des panneaux de bois. L’ensemble fait désormais plus sérieux !

et voilà une maison hautement sécurisée...




Et le vigile est toujours là cet après midi…
Un fait est sûr : au liminbout, nous risquons peu d’être cambriolé ; le coin est surveillé !

La vie au liminbout...



On le disait depuis quelque temps : « Joël a vendu » . Il n’avait pas fait de jardin cette année. Et puis, un jour, la demande d’autorisation de destruction de sa maison est arrivée en réunion de conseil municipal. Réponse du conseil : NON ! Et puis encore, un week end de début août, Joël et sa famille sont partis; sans un mot…Ils ont laissé la maison volets fermés. Plus de chiens, mais les chèvres sont restées à moitié cachées dans l’herbe haute du parc avec de l’eau à disposition. Plus de cris de Joël le soir sur ses animaux…
Pendant 2 samedis, un camion est venu charger du bois ; sans doute, était-ce lui !
Les passages de voiture de police ont été plus fréquents. Des voitures qui donnent l’impression d’être des voitures de gardiennage sont aussi passées.
Le 16 août, tiens, la grande chèvre se pointe autour de la maison. Devant Robin, elle pointe les cornes ; devant nous, elle hésite puis se laisse attraper. Nous la rattachons chez Joël avec une ficelle. Le lendemain, elle a cassé la ficelle et rentre dans la maison de Claude. Recapture puis reévasion de ladite chèvre.
Merci Joël ! Une chèvre sans garantie sanitaire qui circule autour d’un élevage laitier est un vrai souci. Nous n’achetons pas d’animaux pour éviter de faire entrer des microbes « étrangers » dans l’élevage. Grâce à Joël, c’est désormais possible !
Il y a maintenant un « trou » qui nous interroge sur l’avenir du village. Vinci a encore marqué un point.
Cette interrogation devient angoisse quand nous pensons aux 2 agriculteurs, voisins immédiats, qui vont cesser leur activité fin 2012. C’est leur droit, ils ont leurs contraintes propres. Mais, le trou va devenir pour nous un désert angoissant…

Publié par Marcel, paysan à Notre Dame des Landes

mardi 11 septembre 2012

Justice rendue...



Une cinquantaine de personnes étaient présentes aujourd’hui à Saint Nazaire pour entendre le verdict du tribunal concernant Sylvain FRESNEAU et Clément.
Pour ce dernier, relaxe sur violence sur gendarmes mais 2 mois de prison avec sursis pour refus de prélèvement d’ADN. En tant que citoyen, cela apparait scandaleux car finalement, la justice reconnait qu’il n’a rien fait (il ne « mérite » donc pas d’être génétiquement fiché) et on le condamne parce qu’il refuse d’être fiché. Finalement, dans notre pays de Justice, n’importe qui peut être interpellé et condamné parce qu’il refuse le prélèvement d’ADN.
Pour Sylvain, 1 mois de prison avec sursis (c’est la peine la plus légère) mais au regard des faits, elle nous parait disproportionnée!
A la prochaine manifestation, il faudra se méfier et s’enquérir souvent de la santé des gendarmes… Le Procureur pourrait nous accuser de tenter de  les étouffer en osant respirer le même air qu’eux, non ? Tentative d’étouffement sur gendarmes, cela va chercher dans les combien ?
Bien sûr, Sylvain et son avocat ont fait appel de cette décision de justice.
Ayant grandi dans la banlieue du 93 où la justice a parfois bien du mal à s’exercer, je ne peux m’empêcher de sourire avec incrédulité. Au tribunal de St Nazaire, il semble que personne ne peut sortir tout blanc.
Aujourd’hui, j’ai mal : j’ai mal à ma terre et à ce qu’on veut en faire, j’ai mal à mon pays (qui n’est pas celui de la liberté d’expression), j’ai mal à cette répression sans nom exercée sur les citoyens alors qu'un parti qui se dit si ouvert au dialogue est en place...

jeudi 6 septembre 2012

Rentrée littéraire...



L'heure de la rentrée a sonné. En réponse à l'interview de M Notebaert dans l'Express, nous ne pouvions pas rester sans rien dire. Marcel a pris la plume :


Lettre ouverte à M. Notebaert – Président de Vinci Airport


Notre Dame des Landes, le 3 septembre 2012


M Notebaert, nous vous disons merci pour votre interview au journal L’Express, publié le 25 juillet 2012.

Vous êtes un ingénieur, un homme pour qui deux et deux font quatre, pour qui un chat est un chat.
Vous, président de Vinci-Airports, déclarez à propos du projet de Notre Dame des Landes : « Ce transfert n’est pas une réponse à des problèmes aéronautique, mais un choix politique de développement du territoire »

Enfin, un porteur du projet qui nous donne une motivation vraisemblable pour créer un aéroport à Notre Dame des Landes.

Vraiment, merci, M. Notebaert. Vos propos sont d’ailleurs confirmés dans ce même article par Alain Crozet, directeur du Laboratoire d’économie des transports (LET), qui affirme : « C’est la seule explication qui tienne. Le déménagement de Nantes-Atlantique libèrerait près de 600 hectares au sud de la ville, à proximité du centre. »

Cela permet de comprendre les conclusions du cabinet d’études de M. Fitoussi, engagé lors du débat public de 2003 : « le projet de Notre Dame des landes est un choix politique ». Ce qui signifie donc : un choix non technique, non lié aux contraintes aéronautiques.

Cela explique aussi l’incompréhension totale des pilotes de ligne face à ce projet. Les pilotes sont de grands techniciens de l’aéronautique et les seuls qui aient la liberté de parole. Nous savons en effet que l’aéroport de Notre Dame, s’il se réalisait, serait, sur un grand nombre d’aspects, moins performant que l’actuel. D’ailleurs, il ne pourrait pas non plus accueillir l’A 380.

Cela explique enfin pourquoi nos arguments techniques basés sur l’aspect aéronautique n’ont jamais été contestés : ils sont effectivement justes ; d’un point de vue aéronautique ce nouvel aéroport est effectivement totalement inutile. Mais là n’est pas la question, n’est-ce pas ?

Merci encore, M. Notebaert, nous comprenons mieux la situation dans laquelle nous nous trouvons.

Il reste quelques détails qui pourraient chiffonner les Français et en particulier les Ligériens.

Une déclaration d’utilité publique construite sur l’urgence des besoins aéronautiques, alors que ce n’est pas cela la motivation. Là aussi, nous comprenons pourquoi deux commissaires sur cinq se sont déclarés contre. Nous rappelons en outre que la partie économique du dossier faisait miroiter un intérêt économique à ce transfert et que nous savons désormais que les données ont été truquées pour y parvenir…

Autre détail, un homme politique, Jean Marc Ayrault, aujourd’hui premier ministre, a depuis 2000, mis toute son énergie pour faire avancer ce projet… Avec la discrétion qui le caractérise. Il l’a fait en ne cessant de mentir aux Ligériens sur le fond du dossier ; en commençant par ses proches du Parti socialiste. Il est parvenu à faire injecter de fortes sommes d’argent public, donc l’argent de ses électeurs, pour cofinancer ce projet.

Il a même fait mentir Mme Aubry (« l’aéroport actuel est au centre de Nantes ») et le candidat Hollande lors de sa venue à Rennes (« tous les recours sont épuisés »).

Que de mensonges pour aménager le territoire !

Quel mépris pour les terres agricoles, le bocage et ses habitants !

Marcel Thébault
avec le soutien de la coordination des opposants