mercredi 29 août 2012

Démocratie, où es-tu?


C’est avec le soutien d’au moins 150 agriculteurs venus en tracteur (et parfois de loin, comme ceux d’Ille et Vilaine et du Morbihan) et de 800 autres personnes que Sylvain FRESNEAU et Clément sont entrés au tribunal de Saint Nazaire pour leur procès.
Dans la salle, la procureure demande des peines très lourdes au regard des faits : pour Clément, 2 peines de 2 mois de prison avec sursis; pour Sylvain, interdiction de manifester à Notre Dame des Landes pendant 1 an, 80 jours d’amende à 10€ et confiscation des armes détenues (Sylvain est chasseur !).
Ce réquisitoire sévère vise sans doute à casser la résistance et les velléités d’opposition au projet et aux forces de l’ordre. Il ne sert pas l’image de la démocratie en France : manifester, exprimer pacifiquement des désaccords sont normal dans une démocratie. Hélas, quand cela gêne le pouvoir en place, la répression s’abat et les médias se verrouillent.

J.C. BOSSARD, maire résistant de Chefresne
 Il en est ainsi à Chefresne dans la Manche. Edifiant et poignant le témoignage de J.C. BOSSARD, maire de cette commune résistant à l’implantation de pylônes THT. Les arrêtés de santé publique le protégeaient dans son opposition. Arrêté, qualifié de maire terroriste, il a vu le Préfet faire fi de la loi et envoyer les forces de l’ordre pour réprimer (25 blessés dont 3 gravement lors d’une manifestation en juin dernier). Révolté par cet Etat de non droit, par le non fonctionnement de la Justice, par le silence médiatique, il a démissionné comme les autres membres du conseil municipal (voir le site percy     sous tension).
Dans ces oppositions, les autorités prétendent avoir affaire à des radicaux et qu’aucun dialogue n’est possible. Elles jouent sur l’image des opposants pour les marginaliser. Elles manipulent, sans vergogne !
Bien sûr, nous ne sommes pas dans un régime de dictature : M. AYRAULT se présente comme un homme autoritaire certes mais aussi comme un homme de dialogue. Le problème est qu’il ne dialogue qu’avec ceux qui sont d’accord avec lui !
Sylvain : "votre présence m'a beaucoup aidé. Je me suis senti plus fort en entrant dans le tribunal. Merci!"

Le 11 septembre, le tribunal donnera son verdict. Nous nous interrogeons sur le fonctionnement démocratique de notre pays, souhaitons tous ne pas avoir à nous interroger aussi sur celui de la justice… 



samedi 25 août 2012

Les nuits torrides du liminbout...


Ce mercredi soir, Sylvie était partie à Nantes à une réunion de préparation pour le 28/08 à Saint Nazaire. J’ai fait des confitures ce soir-là. Enfin, pas vraiment des confitures ; plutôt un produit intermédiaire entre la confiture et la pâte de fruit, caramélisé à souhait. C’est bizarre, il n’y a que moi qui en mange. Bref, un soir où l’on se couche tard...
A minuit, 2 nouvelles habitantes de la ZAD toquent à la fenêtre : « il y a une vache blanche au milieu de la route ; on ne sait pas quoi faire et puis, on n’est pas trop à l’aise avec les vaches ». Donc, nous y allons à 4. La vache est toujours au milieu du carrefour à côté de la parcelle où est le troupeau. Ce n’est pas tout simple. La vache meugle, le troupeau répond et part en courant le long de la haie. La vache ne se laisse pas approcher à moins de 10 mètres et fuit par la route opposée.
Sauter dans la parcelle, longer le troupeau de mères et de veaux avec peut-être un taureau n’est pas des plus rassurant. Les filles, restées sur la route, demandent : «on fait quoi si la vache fonce vers nous ? ». J’ouvre non sans mal la barrière. Sylvie fait un détour en voiture de 3 km pour faire revenir la vache. Celle-ci revient un peu affolée avec les phares de la voiture et moi qui bloque pour qu’elle rentre dans la parcelle. Et, à 5 mètres de l’entrée, elle fait un grand bond et saute par-dessus ronces et barbelés pour retrouver le troupeau qui repart au complet en courant. Pourvu qu’il ne fasse pas de connerie (on préviendra la voisine demain matin) !
Ouf, on va pouvoir rentrer. Arrivées à leur voiture, les filles n’arrivent pas à démarrer, les phares étant restés  allumés pour éclairer. On fait quoi ? On pousse la voiture dans la descente, une fois, deux fois… Toujours rien ! « Ah, vous avez des câbles, c’est bon, on est sauvé ! ». Et bien non. En se connectant à la batterie de notre voiture, impossible de démarrer. On pousse de nouveau la voiture sur le bord du chemin. Je ramène chacun chez lui. Et, c’est à une heure du matin que je plonge dans mon lit.
Quelques secondes après, le réveil sonne. Ah, merde, il est déjà 6 heures…

Publié par Marcel, paysan à Notre Dame des Landes, pour illustrer la rubrique "vivre tranquille à Notre Dame des Landes"...