mardi 29 mai 2012

D.U.P. pour dupes!


La D.U.P. (déclaration d’utilité publique) est souvent un prétexte administratif pour faire gober à la population un projet d’inutilité publique.
L’exemple du Larzac est flagrant : là aussi dans les années 1970, elle était brandie pour justifier l’extension du camp militaire du Larzac.
Une décision politique courageuse de François Mitterrand, un mois après son élection, a stoppé le projet militaire. Le camp n’a pas été agrandi, la Défense nationale ne s’est pas écroulée, et aujourd’hui l’abandon de l’actuel camp de 3 000 hectares est ouvertement envisagé, pendant que causses et Cévennes viennent d’être classés par l’Unesco au patrimoine de l’humanité.
Cela démontre bien que la D.U.P. de 1975 était infondée. "Le sage change d’avis quand il le faut, seul le sot s’entête", disait Confucius. Il faut qu’à Notre-Dame-des-Landes une courageuse décision politique stoppe là aussi ce projet absurde de nouvel aéroport.
"Le peuple en ses profondeurs est plus sage que les princes qui le gouvernent", disait Michel Debré. Les militants le lui ont au final démontré au Larzac ; à Notre-Dame-des-Landes, ils en feront autant.

de Léon Maillé, paysan du Larzac

mercredi 23 mai 2012

Quand la Justice se fait humaine...


maison préparée pour la visite...
Mardi 22 mai, le juge d’expropriation était à Notre Dame des Landes, à visiter sa première exploitation agricole (bâtiments d’exploitation dont La Vache Rit et maison) ainsi que les maisons du lieu dit Les Domaines.
 « Peu escortés » de façon apparente, mais très protégés de manière discrète, le juge et son cortège (gendarmes, greffière, représentant de l’Etat, AGO, FIT conseil, leur avocat, propriétaire et/ou exploitants et leurs avocats) ont arpenté champs, sentiers, bâtiments…pour voir et « estimer » tout ce qui risquait d’être détruit.
A La Vache Rit, une grande assemblée d’opposants attendait dès 9h30 du matin et ne voyait rien venir.
La conférence de presse de 11h était l’occasion de :
-rappeler les termes de l’accord obtenu avec les 3 collectivités territoriales ;
-souligner la résistance symbolique organisée autour du local de résistance qui était interdit à la visite (pas à vendre !) ;
-présenter le questionnaire pour les candidats aux législatives.
La Vache Rit décorée...

C’est seulement vers 13h30 que le juge et son cortège arrivèrent aux domaines. Entretemps, les rangs des opposants s’étaient un peu éclaircis. Vers 15h30 enfin, le juge arriva devant La Vache Rit toute décorée de banderoles et protégée par une ligne d’opposants souriants et décontractés. L’occasion d’un discours improvisé par Philippe sur la symbolique du lieu devant M. le juge plutôt débonnaire et semblant apprécier notre humour.
Philippe et M. le juge








 Ensuite départ des troupes pour voir le reste du parcellaire de la ferme.
Même si Brigitte, Sylvain et Bruno s’étaient préparés, ce fut dur psychologiquement. Impuissants, sans pouvoir la réconforter, nous vîmes de loin Brigitte, à la sortie de la visite de la maison, s’éloigner du cortège larmes aux yeux. Ouvrir sa maison et son intimité à de parfaits inconnus pour une évaluation financière imposée (nous ne souhaitons pas partir !) constitue une épreuve… Nous avons plaisir dans ces cas-là à de petites vengeances symboliques, comme Brigitte le fit, en remettant au directeur de cabinet du Préfet un sac entier de cartouches de gaz lacrymo utilisées lors des sondages pour la tour de contrôle et laissées dans le champ. Et ceci, sous l’œil amusé du juge qui marquait son soutien en insistant auprès du représentant de l’Etat sur la nécessité de ramasser et d’éliminer ses déchets.
Quand la Justice se fait humaine, cela aide…

dimanche 20 mai 2012

Au travail !

semis de maïs

A Notre Dame des Landes, le retour à la campagne s'est traduit par une semaine d'activités intense avec enfin l'arrivée du soleil.
Quand d'autres prenaient possession de leurs maroquins et de leurs bureaux, nous, nous prenions la clef des champs avec les récoltes d'herbe et nos premiers semis de maïs...


fauche d'herbe


Le travail ne manque pas ... et sera certainement ardu pour certains.
Quant à nous, nous attendons mardi 22 mai la visite du juge d'expropriation qui viendra visiter ses premiers bâtiments (dont la Vacherit, le local de la résistance...).
ensileuse d'herbe en action
confection du tas

mardi 15 mai 2012

Que c'est bruyant une ville, la nuit!


Passer près d’un mois dans des caravanes au cœur de la ville est une expérience inédite. Au-delà de la faim – qui était prévue !- et du froid –plus imprévu en ce mois d’avril 2012-, c’est du bruit que nous aurons aussi souffert. Car la ville est bruyante jour et nuit. Et surtout la nuit : circulation routière permanente, avec une  pause relative entre 2 heures et 4 heures du matin, pétarades de cyclomoteurs et autres motos,  passage régulier des tramways accompagnés de leur jolie sonnette tintinnabulante, sirènes de police, de pompiers, d’ambulances, hélicoptère du CHU et enfin ( surtout ? )  humains hurlant, criant, jurant à la sortie des bars et autres boîtes de nuit …Nous avons donc rêvé de bouillon de légumes et de nuits calmes…Et les avions au fait ? Ah oui, nous en  avons vus passer un certain nombre à l’atterrissage : dans la journée, leur bruit émerge du fond sonore pendant 15 à 20 secondes maximum quand le tramway s’entend de 12 à 15 secondes mais bien plus souvent et que les autres bruits de la vie sont multiples et variés !  Honnêtement, nous, ce ne sont pas les avions qui nous ont empêchés de dormir, mais peut-être est-ce le bruit général de la ville qui a rendu sourds pendant 28 jours les responsables politiques locaux ? Heureusement, ils ont fini par entendre et nous, nous  avons pu enlever nos boules Quiès. J’ai même eu un immense soulagement à rentrer aux Couëts, tout près de l’aéroport et sous les avions au décollage…

 De Françoise, gréviste de la faim

samedi 12 mai 2012

D'une grève à l'autre...

Quand j'ai appris que Marcel et Michel commençaient une grève de la faim, le souvenir du début de l'année 1982 m'est revenu. J'étais alors agent des Douanes à Roissy aéroport et militant CFDT. Notre ministre de tutelle au budget un certain... Laurent Fabius chargé ,entre autre, d'appliquer le passage aux 39 heures hebdomadaires. Le directeur des Douanes à Paris aéroport (Roissy, Orly et le Bourget) était encarté au RPR. Nous faisions la journée continue (41h30 hebdomadaire). Il a considéré que nous étions en deçà des 39 heures en retirant du temps de travail les 30 minutes du repas.
Provocation d'une droite fraîchement battue, pensions-nous, mais il était soutenu par son ministre. La grève fut longue et nous avons changé plusieurs fois de mode d'action (grève du zèle, laisser passer, ...). Au bout d'un mois et demi, des signes d'épuisement se font sentir, des collègues craquent. C'est alors que deux collègues de la CGT Orly décident d'une grève de la faim. Nous trouvons que c'est exagéré. Nous allons à leur rencontre pour les dissuader mais ils sont déterminés. De retour à Roissy, nos leaders épuisés, je me retrouve avec une jeune femme de la CGT à présenter devant une AG de plus de 400 personnes la seule action qui nous semble à la hauteur du soutien aux collègues grévistes de la faim: l'occupation des locaux de la direction des Douanes de Roissy aéroport. Cela va durer une bonne dizaine de jours avant que le Directeur des Douanes nous convoquent à la table des négociations: le ministre a cédé, nous avons gagné.
J'ai très vite été persuadé que sans la grève de la faim des collègues d'Orly, le mouvement se serait épuisé et que nous aurions probablement perdu.
Ah j'oubliais, cela n'a pas empêché M. Laurent Fabius de devenir 1er ministre un an plus tard.
Nous allons gagner !

  De Michel, paysan charcutier bio
Comité de soutien du Pays de Retz

vendredi 11 mai 2012

Face aux erreurs et à l'intox : ce qui a été obtenu par les 28 jours de grève de la faim et de mobilisation du comité de soutien


Contrairement à ce qui est affirmé dans « le Monde », ce qui a été obtenu n'est absolument pas un moratoire, c'est-à-dire une suspension du projet jusqu'à réexamen sur le fond, suivi d'une nouvelle procédure de décision.
Ce n'est pas non plus le gel des expropriations et expulsions exigé par les grévistes de la faim et leur comité de soutien : seulement la garantie de l’État (par le biais des collectivités locales) et du concessionnaire qu'il n'y aura pas d'expulsions pour les paysans, propriétaires et habitants installés avant février 2008 (date de la déclaration d'utilité publique) ayant refusé l'accord amiable avec Vinci, jusqu'au rendu des recours déposés avant le 4 mai 2012 auprès des juridictions françaises (hors tribunal administratif), les juridictions européennes étant exclues.
Cela peut sembler bien peu, et très restrictif, et pourtant c'est considérable.
D'abord parce que c'est notre première victoire : nous n'avions jamais rien obtenu depuis le départ (sauf coups, gazages, condamnations diverses, insupportable harcèlement au quotidien des flics, de Vinci) ; nous n'avions même jamais obtenu la discussion sur le fond de nos arguments dans une ou des confrontations loyales  avec les porteurs du projet alors que nous avions eu des centaines de réunion d'échanges avec les populations locales, que nous avions convaincues.
C'est aussi la reconnaissance de l'existence de recours (qui ont des chances sérieuses d'aboutir, et il semble que ceci a un peu interpellé l'entourage de Hollande). Jusqu'ici, le discours de JM Ayrault était que « c'était plié, que tous les recours avaient été tentés et perdus » : en fait il parlait des deux recours « normaux » contre la DUP perdus en 2007 et 2008, car nous n'avions pas à l'époque les éléments qu'a fait surgir l’enquête indépendante du CE Delft. JM Ayrault feignait d'ignorer les divers recours que nous avions déposés depuis (et qu'il espère toujours nous voir perdre, très probablement à tort).
C'est aussi un répit de deux ans pour les agriculteurs concernés, qui vivaient une situation insupportable psychologiquement et pratiquement, et qui peuvent poursuivre leur exploitation, sur des terres situées à des emplacements stratégiques (futures piste nord, tour de contrôle...). Même si l’arrêt des travaux ne figure pas sur le papier, c'est de fait presque un gel, le début de ces derniers devient très difficile, y compris politiquement. Rappelons que AGO/Vinci est déjà propriétaire sur la ZAD des terres acquises au cours des quarante dernières années par le Conseil Général, et que ce dernier lui a rétrocédées ; c'est l'une de nos difficultés.
Si les squatteurs ne sont pas pris en compte (ce qui était totalement impossible à obtenir par écrit dans une bagarre à dimension juridique, les squatteurs étant illégaux, quoique légitimes), s'ils sont expulsés, d'autres endroits de la ZAD permettront leur accueil.
C'est aussi une immense victoire idéologique et médiatique : le mouvement de grève (28 jours) et l'intense travail d'explication mené sous le barnum auprès des visiteurs et des médias a fait basculer bien des nantais, des journaux, jusqu'ici indécis ou favorables au projet. Nous avons acquis un capital de sympathie bien au-delà de ce que nous pouvions imaginer avant le déclenchement de la grève de la faim.
C'est donc dans de bien meilleures conditions que nous allons poursuivre notre lutte, dans l'immédiat contre les expropriations, dont la procédure va se poursuivre, avec les visites sur le terrain du juge chargé des estimations.
Nous avons gagné deux ans (peut-être au-delà... et rien n'est fait pour l'instant sur la compensation des zones humides), dans une stratégie constante, assumée, où nous essayons de retarder le plus possible ce projet. Nous sommes convaincus qu'il deviendra de plus en plus difficile à réaliser car il apparaîtra de plus en plus fou dans le contexte de crise financière, écologique, climatique qui est la notre actuellement. Nous vivrons son abandon, et celui d'autres grands projets inutiles imposés.
Il aura fallu 15 jours pour que les élus des collectivités territoriales écrivent aux grévistes pour les assurer qu'ils partagent nos valeurs (!), les priant de ne pas mettre leur santé en péril, 27 jours pour que le secrétaire fédéral du PS44 se déplace square Daviais au campement des grévistes... Leurs discours compassionnels, leurs affirmations sur leur « sens du dialogue » ne peuvent nous faire illusion, et Jacques Auxiette, président PS de la région Pays de Loire vend la mèche  sur ses intentions en exprimant tout son mépris des opposants : « nous avons fait un geste réel concernant le traitement humain de l'étape délicate des expulsions, étape ultime des expropriations légales. Mas passés les quelques recours engagés, la construction de l'aéroport se poursuivra » Qu'il le croie ! Citoyens responsables, nous surveillerons nos élus, présents et futurs. Dans chaque réunion électorale pré-législatives, partout en France des militants interpelleront les candidats sur le projet d'aéroport. La lutte continue !
Tous, grévistes ou soutiens, avons vécu un mois inoubliable, quelque chose d'inouï dans une vie militante... Michel a dit mardi soir lors de la 'première soupe' (le bouillon de légumes public marquant la fin de la grève) qu'il avait pendant ces 28 jours vécu « de [notre] amour et d'eau fraîche ». Je tiens à redire encore une fois merci à tous.
On ne lâche rien   !    

De Geneviève

jeudi 10 mai 2012

Des nouvelles de Michel...

Chacun est rentré chez soi ou fait une pause de quelques jours dans sa famille avant de regagner le Finistère (Marie). Sandrine a retrouvé avec bonheur ses jeunes enfants et son compagnon. Après ces jours de sollicitations, les corps et les esprits commencent le temps de la récupération : du repos, du bouillon pendant quelques jours avant de passer à du solide...

Pour Michel (28 jours de grève de la faim), ce temps sera long. Son médecin l'a trouvé très affaibli (il a perdu 17 kg), avec une tension très, très basse (le comble pour quelqu'un soigné pour de l'hypertension!). Il lui a prévu un programme de ré alimentation très progressif avec des vitamines, des contrôles sanguins tous les 3 jours pendant au moins 15 jours, un contact quotidien par téléphone pour gérer la reprise de ses médicaments et une nouvelle visite la semaine prochaine, et surtout beaucoup de repos.

Pour les autres, la vie continue à Notre Dame, avec visite du juge de l'expropriation mercredi, visite de journalistes de France2 qui a parlé dans son JT de mercredi soir de moratoire (ce qui a certainement entrainé un beau bazar au sein du P.S.). Mais vous avez raison mesdames,messieurs les journalistes : continuez à parler de moratoire..., de Notre Dame des Landes (oui, le fameux boulet qui peut gêner Ayrault dans son ascension!).

Affaire à suivre...

de Pierre

mercredi 9 mai 2012

28 ème jour: fin de la grève...de la raison

8 mai 2012, une date qui fait date dans l’histoire de la lutte contre le projet d’aéroport de Notre Dame des Landes. Le 11 avril débutait une grève de la faim pour demander l’arrêt des expropriations tant que les recours n’étaient pas jugés. Le silence des collectivités locales fut long : 2 semaines avant une première lettre. Depuis, le contact se maintenait même s’il ne nous accordait pas satisfaction ; jusqu’à aujourd’hui…
Avec la visite d’Alain Gralepois (secrétaire fédéral PS 44) ce matin aux grévistes, le climat s’est détendu et les relations humaines ont remplacé les communications par voie de presse jusqu’alors en vigueur.
Après des heures de tractation entre une délégation et Alain Gralepois et les directeurs de cabinet des collectivités locales (Nantes, conseil général, conseil régional), un accord est finalement trouvé : « pas d’expulsions des agriculteurs et des habitants ayant un titre à la date de la déclaration d’utilité publique (09/02/2008) et n’ayant pas signé de négociation amiable avec l’expropriant A.G.O. (aéroport du grand ouest). »
Square Daviais, l’accord est validé par les grévistes. Il est temps ! Nos grévistes et l’équipe de soutien sont épuisés mais radieux du résultat…Tout ce temps, tout ce temps pour que nos élus entendent raison. Pour nous, ce n’est qu’une première étape qui nous laisse au moins 2 ans de sérénité. 2 années pour faire tomber ce projet : nous sommes très confiants compte tenu de la dynamique actuelle de l’ensemble des opposants depuis le 11 avril.
En buvant le bouillon de la rupture du jeûne, les grévistes ont souligné la qualité du soutien qu’ils ont reçu chaque jour et le climat d’affection et de solidarité qui a régné en permanence.

« Nous pouvons tous (grévistes et soutiens) nous regarder dans le miroir et même nous sourire tellement nous sommes fiers de nous… »
De Marcel et Sylvie, paysans à Notre Dame des Landes

lundi 7 mai 2012

27 ème jour : c'est l'espoir qui les porte!


Ils fatiguent…nos grévistes de la faim : Michel est au 27ème jour et c’est l’espoir qui le porte encore, l’espoir d’un dialogue qui s’amorce enfin…. Séverine souffre de problème de tension (qui fait yoyo). Pour Gilles, Marie et Sandrine, ils sont également amaigris mais tiennent… Tous saluent l’élection de F. Hollande, le seul des 2 derniers candidats, à ne pas nous ignorer et à entrouvrir sa porte. Nous n’avons désormais plus qu’un seul interlocuteur, du même parti que les collectivités locales (il n’y aura donc plus de ping pong verbal possible entre l’Etat et les collectivités !).
Robert Chiron, malade, qui les a accompagnés 3 jours dans leur grève la semaine dernière, rend hommage aux grévistes ; il souligne le parallèle entre le Larzac et Notre Dame des Landes et ose prédire à Notre Dame «du blé, du lait, des moutons, pas du béton ! ».

Julien Durand rappelle que la lutte sur le terrain est toujours présente puisque, mercredi, les visites du juge de l’expropriation reprennent avec un déplacement par semaine.
D’un point de vue juridique, depuis la D.U.P. (Déclaration d’Utilité Publique) de février 2008, de nombreux textes sont sortis avec pour objectifs de lutter contre la diminution de surface agricole, de diminuer le gaspillage de terres et la destruction de zones humides en étudiant les alternatives possibles, de chercher à optimiser les équipements existants…
Le droit n’est pas forcément rétroactif mais un tel bouleversement de contexte par rapport à 2008, que ce soit sur les lois mais également sur les éléments technico-économiques (prix du pétrole, trafic…), vu l'état de l'économie aujourd'hui, nécessite d’être pris en compte. Et cela pour le bien de tous !
La sagesse politique serait d’attendre que la justice passe ; elle serait de laisser la société de droit fonctionner jusqu’au bout, et non pas vouloir vite exproprier les gens avec le risque de reconnaitre plus tard qu’ils avaient raison.
La sagesse est de dialoguer : nous ne demandons que cela et tendons la main depuis 27 jours.
Maintenant que notre interlocuteur est F. Hollande qui s'est présenté comme le Président de JUSTICE, cela devrait être plus facile…

dimanche 6 mai 2012

25 ème jour: votons!

Ma visite hier à Nantes, m’a permis de voir quelques-uns des 6 grévistes, fatigués mais sereins… Les discussions avec les uns et les autres, venus soutenir les grévistes, portaient bien évidemment sur le vote.

De mon point de vue de paysanne à Notre Dame, je pense n’avoir guère le choix :
L’U.M.P. s’annonce ici comme « l’Union Mène au Pire !» (les derniers propos de N. Sarkozy, en plus de notre épopée parisienne, nous ayant définitivement convaincus que cet homme n’était pas à l’écoute et montrait du mépris vis-à-vis des grévistes).
Pour le P.S., ma réponse peut être ambivalente. Cela peut vouloir dire :
« Pour Sévir à Notre Dame des Landes ! » ou bien encore « Pour Sauver Notre Dame des Landes ! ».
Mais là et là seulement, nous avons un espoir…, un espoir de changement comme beaucoup de français !
A nous de convaincre…
De Sylvie
de Pierre

Quand les élèves dépassent les maîtres...

Il y a plusieurs années, Lionel Jospin, alors ministre de l’Education  Nationale, fixait l’objectif  d’amener  80% des jeunes  au niveau Bac. Même si trop de jeunes quittent encore le milieu de l’éducation sans diplôme, un grand nombre de citoyens dispose aujourd’hui d’un haut niveau de connaissances.
Mrs Ayrault  et Auxiette, qui ont été enseignants (pour Mr Grosvalet, j’ignore), ont contribué à ce progrès; merci à eux.
Quel rapport avec le projet d’aéroport ?
Tout simplement, que l’addition des compétences individuelles au sein de l’ACIPA et du CéDpa  a permis de démontrer l’inutilité de ce projet et de faire des propositions d’aménagement de l’existant, que les « experts » rétribués  par les décideurs ne peuvent pas contester…  Bel exercice d’école! Tous les citoyens, aujourd’hui, sont experts en quelque chose. Il suffit de les mettre en réseau, pour obtenir une étude indépendante des lobbys des groupes du BTP et de la finance.
Où est le problème ?
Les élus décideurs – les anciens enseignants surtout - devraient se réjouir de voir leurs efforts en faveur de la formation porter leurs fruits, vous ne croyez pas ?
Eh  bien non! Certains disent : « c’est une étude de circonstance! »
D’autres bottent en touche : « je n’ai pas de compétence, je fais confiance au Président ».
Moi, je me demande s’ils ne regrettent pas l’époque où  l’instruction était l’apanage de quelques privilégiés?

De Jean, paysan en retraite mais pas en retrait!

un message de soutien très particulier...

Roger Le Guen, sociologue                                                                 Angers, le 27 avril 2012


En soutien aux grévistes de la faim à Notre-Dame des Landes
Après avoir longuement étudié le projet d’aéroport de Notre-Dame des Landes en 1974 et en 1975 (un travail repris ensuite dans le livre « Dégage on aménage » publié en 1976), j’étais arrivé à la conclusion qu’il relevait d’une stratégie d’aménagement incantatoire, proche de l’idéologie des grands projets de développement qui se multipliaient alors dans les pays du Tiers-Monde et porteuse d’une démarche technocratique faisant fi des aspirations des populations locales, particulièrement s’agissant des milieux ruraux.
La lutte des paysans et des riverains de la région de Notre-Dame des Landes avait alors porté ses fruits et, dans le contexte économique et écologique qui s’est progressivement manifesté partout dans le monde, j’avais pensé que ce projet moribond était heureusement passé aux oubliettes de l’histoire, comme ceux contemporains de Plogoff et du Larzac. Depuis, nous avons vu qu’il n’en était rien…
Lorsque je lis les documents actuels qui tentent de justifier la relance et l’aboutissement de ce projet, je m’aperçois que les analyses que nous faisions il y 35 ans restent hélas presque intactes. J’aurais tant souhaité qu’elles soient devenues obsolètes... Ce projet me paraît toujours aussi absurde au plan technique (aucune saturation de trafic n’est en vue), économique (qui croira qu’il sera rentable sans une perfusion permanente d’origine publique, sans compter les équipements ferroviaires et routiers considérables dont les sources financières seront d’abord publiques) et encore plus au plan écologique (le bilan carbone de cette affaire est édifiant). En fait, sa seule vraie justification est politique : il s’agit de construire une image de toute puissance d’une métropole et de ses dirigeants, tout en récupérant de l’espace urbanisable rentable et en préservant une zone d’habitat qui s’embourgeoise. Mais à quel prix ! D’abord pour les paysans et les habitants de ce territoire, ensuite pour les infrastructures aéroportuaires tout autour qu’il s’agit de fermer ; enfin, pour les citoyens de la région dont des ressources fiscales sont et seront affectées durablement à un équipement absurde.
Je me sens donc totalement solidaire de votre combat. D’abord bien sûr parce qu’il cherche à maintenir la possibilité pour vous de travailler et de vivre sur ce territoire. Mais aussi parce que, comme c’est le cas depuis les années 1970, alors que les dirigeants de ce projet n’ont de cesse que de faire l’inverse de ce à quoi ils prétendent, votre combat est une lutte menée pour des valeurs progressistes qui concernent l’ensemble de notre société : faire vivre la justice et la démocratie.
Roger Le Guen


2 grévistes : Michel en bleu, Gilles en rouge





Pour (re-)lire Dégage ! on aménage ! 

samedi 5 mai 2012

24 ème jour: de l'espoir... qui part en fumée!



laissons une place au rêve...

Coup de fil de Cyril « on va recevoir un courrier de JM Ayrault, il faudrait venir pour que l’on soit le plus possible du comité pour analyser cela  ». Il y a de l’espoir dans sa voix.
Sylvie est à la traite, je dois aller en course avec les enfants, la 4 voies est bouchée.
Après mille détours, j’arrive à 19h45 seulement.
En chemin, je phosphore comme les copains. Serait-ce l’ouverture du dernier jour ? Celle que l’on donne juste avant la fermeture de la campagne ? Suffisamment tard pour que Sarkozy ne puisse pas lancer un skud à partir de cette information, et suffisamment tôt pour que les réseaux  la diffusent. Une information qui viendrait du QG de Hollande pour concrétiser ce qu’il a dit à Ouest France et repris jeudi matin à France Inter.
Arrivé au square Daviais, les copains sont là. Le courrier est arrivé et ses rédacteurs l’ont communiqué à la presse en même temps, il est cosigné Ayrault, Auxiette (Conseil régional) et Grosvalet (conseil général). Il semble qu’il ait été rédigé en plusieurs étapes, suite au passage dans chaque bureau. Dans le détail, les recours pris en compte sont ceux qui concernent seulement l’expropriation, et les personnes prises en compte sont seulement les 11 agriculteurs qui ont refusé l’accord amiable avec AGO- Vinci.
 C’est une version très restrictive de ce qu’a dit François Hollande. Le mot blocage des expropriations n’est pas employé, les autres recours ne sont pas pris en compte, ainsi que les habitants des maisons de la ZAD et les autres agriculteurs.
Diffuser un tel message à la presse est une opération de communication pour récolter des voix en faisant croire que tout est réglé et surtout pas un dialogue avec les grévistes de la faim. Le mépris des grands élus locaux se poursuit donc.
Les copains ont donc du répondre en urgence pour rétablir toutes ces vérités.
Soyons sérieux, de bonnes nouvelles ne peuvent arriver que de très haut, quand ils auront compris toutes les contre vérités proférées par JM Ayrault et ses valets.
de Marcel, paysan à Notre Dame

vendredi 4 mai 2012

Le Grenelle de l'environnement...ou l'exemple avorté de démocratie participative!

Grande innovation du quinquennat de N. SARKOZY (qui s’inspirait peut-être de l’idée de Ségolène ROYAL sur la démocratie participative), le Grenelle de l’environnement : réunir et faire dialoguer toute une série d’acteurs, indépendants du pouvoir, avec des points de vue très différents et qui, à force de dialogue, ont réussi à dégager des solutions qui avaient l’approbation de tous.
 Il a suscité de l’enthousiasme, ce Grenelle. Il était la preuve qu’une autre façon de gouverner était possible, en écoutant des gens, en tenant compte de leurs attentes et des urgences. L’écologie, point phare de la campagne 2007, était enfin prise en compte ! Hélas, de cette belle initiative, porteuse d’espoir pour le débat démocratique, il ne reste rien ! Les lobbies (politiques, industriels,…) sont passés par là…

Pas de nouvel aéroport en France préconisait le Grenelle, au grand dam de l’élite politique locale (UMP et PS confondus). Alors, « on » fit pression, « on » joua sur les mots : NDL n’est pas un nouvel aéroport mais le transfert de celui de Nantes…

Et voilà comment une si belle idée de démocratie participative fut vite dénaturée par des politiques plus soucieux de leurs intérêts court terme que de l’avenir de la planète.

Face aux difficultés qui sont là et qu’il va falloir surmonter, le président élu devra susciter l’adhésion. La démocratie participative peut en être le moyen mais encore faudra-t-il la respecter ! Pour le PS, elle est dans les discours. Mais quand elle est gênante pour le pouvoir en place (NDL), elle est bafouée sans vergogne  (merci M. Ayrault )! Pour l’UMP, nous avons 5 ans d’expérience derrière nous, donc déjà une idée...

Alors, à nos 2 candidats, vous avez une chance de sortir grandis de l’affaire NDL (vieille tout de même de plus de 40 ans !). En effet, suspendre les expropriations vous permettrait de remettre à plat le dossier et d’éviter une monumentale erreur à l’heure où la France n’a plus l’argent pour vivre au dessus de ses moyens. Ne nous décevez pas ! Nous saurons vous le rappeler!

jeudi 3 mai 2012

23 ème jour : journée d'émotions...



Notre Dame des Landes, 10h15 : une dizaine de tracteurs seulement…Oh oh, mauvais signe, le retour du soleil risque d’empêcher les paysans de venir à Nantes… Puis, Blain arrive et enfin Plessé. Nous sommes rassurés : cela fait une belle colonne qui quitte Notre Dame.
Arrivés à Nantes, tout cela a un air de 24 mars. Au square Daviais, il est impossible de ranger tout le monde. Des tracteurs restent sur la route, la ligne de tram bloquant malgré eux la circulation. D’autres montent se ranger sur les plates bandes de M. Ayrault (pas de gêne à avoir…).
Autour du podium, il y a foule qui entoure nos 6 grévistes (ils sont passés de 5 à 6 hier).
Marcel explique le refus de l’expropriation qui a amené à cette grève de la faim. Sylvain souligne son vécu et notre urgence en précisant qu’ils viennent de recevoir la saisine du juge d’expropriation hier. Sous peu, ce dernier viendra sur place tout visiter pour juger du montant des indemnités.
Dominique Lebreton  et Philippe Colin (respectivement confédération paysanne 44 et nationale) saluent cette forte mobilisation paysanne (un grand merci à tous nos collègues !) et dénoncent la diminution galopante du nombre d’agriculteurs et l’urbanisation excessive.
Enfin, la parole est à Robert Chiron, dernier gréviste, qui fait le lien avec les valeurs des indiens d’Amérique du Sud avec qui il a vécu : « l’homme blanc est devenu fou à détruire ainsi la terre nourricière ; elle nous est seulement prêtée et nous devons la rendre à nos enfants ». Il salue Michel, à son 23 ème jour de grève de la faim, qui avec sa barbe blanche, a un air de « vieux sage ».


Celui-ci souligne sa joie d’être accompagné dans la grève par de jeunes paysannes, soucieuses de la terre et inscrites dans des circuits courts et la honte éprouvée envers nos élus pour le temps attendu avant de s’exprimer (15 jours) (sans parler de la manière puisque cela s’est fait par presse interposée et non directement!).

Et enfin, nous pouvons dire que nous avons mis la Préfecture en émoi avec le lot de 15 génisses placées dans le square de la petite Hollande. Quand les RG ont vu partir tous les tracteurs et les génisses rester, ce fut l’affolement général à la Préfecture. Les CRS rappliquèrent pour évacuer les bovidés ; des camions de marchand de bestiaux furent réquisitionnés ; la presse fut rappelée…Nous prîmes tout notre temps (rien ne pressait !) pour charger et ramener les bêtes. Quelle belle journée !
Le moral de tous est chargé à bloc !


mercredi 2 mai 2012

22 ème jour...

L’interview de N. Sarkozy dans Ouest France et sa réponse à la question sur l’aéroport de Notre Dame des Landes montre sa méconnaissance totale du sujet et son mépris de l’humain. Imaginez que « sans aéroport, NDL est un immense terrain vague ! ».
Nous, paysans de Notre Dame, y vivons dignement et voulons conserver notre beau terrain de jeu !


Notre Dame, un si beau terrain vague, n'est-ce-pas?

Le point presse aujourd’hui 2 mai fut axé sur la question prioritaire de constitutionalité portant sur l’expropriation. Erwan Le Moigne a dénoncé la tragédie que représente le rouleau compresseur de la procédure archaïque d’expropriation.

Cette tragédie, nous la retrouvons dans le témoignage de Brigitte :

« Le temps se déchaine : les bourrasques  de ce mois d’avril nous font rester à l’intérieur après le soin aux animaux. Je pense à vous grévistes de la faim et salue votre courage : ce ne doit pas être facile par ce froid.
Pendant ce temps, il faut préparer la défense de notre outil de travail, de notre habitation,  tout simplement notre vie. Pas facile non plus d’avoir à l’esprit toute l’importance de ce que nous possédons ; nous avons hérité et nous voulons transmettre, alors à quoi doit-on donner des valeurs ?

Les hommes politiques ne vous répondent pas quand vous les interpellez ; c’est fait voilà tout.

L’avenir de notre territoire, Vinci l’a tracé : ce sera du béton.

Et nous hommes et femmes, que sommes nous ? Nous ne sommes pas des machines ; nous avons un cœur et du sang qui coule dans nos veines. Notre terre, nous l’aimons, nous la travaillons avec respect, plus que celui que nous accordent M. Hollande et Sarkozy.

Le premier tour de la campagne est passé. Les belles promesses continuent de se divulguer à grand coup de meeting. Comme pour le grenelle de l’environnement, que restera-t-il  après le deuxième tour ?
Ce qui est sûr aujourd’hui, c’est  que nos amis grévistes de la faim tiennent  mais jusqu’où devront-ils aller pour être entendus? A ce jour, aucune réponse à leurs questions n’est arrivée. Pourquoi  tant de précipitation pour ce projet de Notre Dame des Landes?  L’argent public se fait rare et surtout Nantes Atlantique  fonctionne très bien.
Nos terres agricoles ne sont  pas élastiques. Nous ne pouvons croire que des hommes au pouvoir, qui font 3 repas par jour, estiment ce trésor anodin! Jusqu'où  les électeurs qui se serrent la ceinture et doivent ouvrir  leurs porte-monnaies de plus en plus souvent  seront  prêts à suivre ?

Révoltez-vous! Ne laissez pas les autres décider pour vous!
Interpellez vos élus pour préserver les ressources naturelles qui sont inexorablement détruites par des bétonneurs. »

De Brigitte, paysanne en cours d’expropriation à Notre Dame des Landes


mardi 1 mai 2012

Le silence de la campagne !


Dans cette campagne présidentielle, la médiocrité est de mise, qu’elle soit politique ou journalistique. 

Sur France Inter et ses filiales régionales, vous êtes ravis d’apprendre que les 2 candidats ont consacré une heure de leur précieux temps à parler sport avec Jacques Vendroux. Vous apprenez qu’ « Hollande la joue plutôt collectif » (attention à ne pas trop laisser le ballon à Ayrault !) et que « Sarkozy reste sur la selle même dans les montées » (on avait pu constater que, même dans les pires descentes, il cherchait à rester en selle, accroché au pouvoir comme une tique à sa vache !). Pas de vrai débat, juste des envois de linge sale (attaques personnelles, autres non-sujets…).

Les candidats esquivent le fond du sujet. Et les médias les suivent allègrement : peu de questions critiques… ; on déblatère à fond sur les petites phrases et petites propositions de chacun. Où est le contre pouvoir ?
Pourtant la France n’est pas épargnée par la Crise (arrêtons de rêver, « elle [n’] est [pas] derrière nous » comme l’avait pompeusement annoncé un certain Sarkozy !). Les 10% de chômage aujourd’hui sont là pour nous le rappeler.

Le pire est que nous n’avons pas, contrairement aux autres, entrepris de grandes remises en cause. Emploi, environnement, Europe, éducation, logement, …, tout cela est occulté. Devrons attendre mercredi soir pour enfin en entendre parler ?

Nous ne sommes pas mis en face de ce qui nous attend : une dette inquiétante qui pèsera sur l’avenir de nos enfants, une rigueur budgétaire qui laisse encore à désirer, une croissance en berne, une protection sociale et des services publics en péril…

Le silence de la campagne est consternant sur tous ces défis à relever dans un horizon très proche. Alors, nous attendons de nos politiques un langage de vérité et des actes enfin conformes à leurs beaux discours ! 

A Notre-Dame-des-Landes, la campagne ne fait pas silence : depuis plus de 21 jours, une grève de la faim est entamée pour demander à nos décideurs la suspension des expropriations et la remise à plat d’un projet inutile, faussement écolo et coûteux pour les collectivités.

Politiques, des citoyens vous montrent qu’ils savent se serrer la ceinture ! 
Et vous ? Êtes-vous prêts à renoncer à ce projet pharaonique qui n’est utile que pour certains et sûrement pas pour tous ! 

De Sylvie, paysanne à Notre-Dame-des-Landes

1er mai à Nantes et 21 ème jour…


Un beau soleil pour les traditionnels défilés syndicaux … et ensuite une très forte affluence sur le stand des grévistes de la faim : comprendre, s’informer,… Notre mode d’action interpelle les consciences, éveille le sens critique de beaucoup qui restaient jusque-là indifférents. Nous gagnons la sympathie de tous. N’en déplaise aux politiques…qui commencent peut être personnellement à se sentir interpellés également. 

Un homme, aujourd’hui, a gagné ma sympathie et c’est F. Hollande qui a choisi en ce jour de se rendre à Nevers pour rendre hommage à un ancien premier ministre, Pierre Bérégovoy. Ce geste, à l’encontre d’un homme qui, par son travail et sa persévérance, a  su gravir les échelons, m’a touché. J’y vois un hommage aux travailleurs mais aussi un hommage au sens de l’intégrité d’un homme.
A la veille peut être d’une présidence, cette démarche est porteuse d’espérance pour nous, paysans de Notre Dame des Landes, qui appelons désespérément à l’intégrité politique pour revoir le dossier NDL.

Nous avons écrit à F. Hollande ; nous attendons sa réponse depuis 5 jours (les termes sont sans doute difficiles à trouver pour ne pas vexer M. AYRAULT). 5 personnes sont ici en grève de la faim dont 1 à son 21ième jour. Cela ne peut et ne doit laisser personne indifférent…


De Sylvie, Paysanne à Notre-Dame-des-Landes

Du nouveau pour Notre Dame des Landes?

La crise que traverse l’économie mondiale depuis 2008 a relégué en arrière plan les préoccupations environnementales. Le souci des politiques est de relancer la machine économique. Toutefois, il faut rester conscient que la croissance butera tôt ou tard sur un mur si elle n’intègre pas la raréfaction des ressources naturelles.
C’est  en partie de cela qu’il est question à Notre Dame des Landes. Ce n’est pas seulement le combat de quelques agriculteurs soucieux de leur pré carré. Ce projet d’aéroport de NDL est tellement destructeur qu’il nous parait primordial de ne pas laisser M. Ayrault décider seul (même si selon lui, les citoyens l’ont choisi pour décider).


La démocratie, ce n’est pas seulement le vote, c’est accepter la discussion des éléments importants même si elles remettent en cause les décisions d’hier (cas de NDL). Pour gouverner demain face aux difficultés qui nous attendent et qui ont été largement occultées lors de cette campagne, l’adhésion de tous sera nécessaire pour envisager les réformes incontournables.
M. Hollande a l’intelligence politique d’entrouvrir une porte alors que M. Sarkozy la tient bien fermée.
Dans le Ouest France du 30 avril, M. Hollande, à la question  « vos alliés écologistes s’opposent à un aéroport à NDL chez votre ami M. Ayrault. Que ferait un président Hollande ? », répond : «Cet aéroport qui va en remplacer un autre pour des raisons de sécurité et de développement sera construit à condition que tous les recours aient été épuisés. Je demande néanmoins que l’exploitation des terres puisse continuer pendant l’instruction du dossier ». Agricultrice en cours d’expropriation, j’ose l’entendre comme une légère avancée mais il ne signifie pas clairement l’arrêt des expropriations tant que les recours n’ont pas été jugés.
Le PS peut devenir raisonnable et commencer à arpenter la voie du sage (le changement n’est-il pas maintenant ?). La politique en sortirait grandie. Je laisse au temps et au citoyen le jugement de cette nouvelle attitude…
Nous attendons des précisions sur votre réponse, M. Hollande.