jeudi 29 mars 2012

Démocratie, où vas-tu?

A l’issue d’une manifestation largement suivie samedi 24 mars à Nantes contre le projet d’Aéroport à Notre-Dame-des-Landes beaucoup s’interrogent. Certes le « processus démocratique » est achevé, mais quel processus ?

            Le débat public est ouvert en 2000 au motif de la saturation de la plate-forme de Nantes-Atlantique. Ce motif est contredit par l’étude complémentaire présentée lors de ce débat. Il eut alors été logique de clore ce débat.
            L’ enquête publique en 2006  est fondée sur d’autres raisons:
La première est:la sécurité. Or la plate-forme est classée non dangereuse par la Direction Générale de l’Aviation Civile, point de vue confirmé par les pilotes ;
La deuxième est  les nuisances sur la ville. Certes elles existent mais le « Plan d’exposition au bruit » invoqué est fondé sur 80 à 100 000 mouvements d’avions pour 2010, or il y en a 40 000 en 2012, et les avions sont de moins en moins bruyants.

            Notons l’incohérence entre le débat public ouvert au motif de la saturation de la plate-forme (piste unique) et l’enquête publique fondée sur la sécurité et la gêne sonore. En effet, à problème différent solution différente. Si le site actuel ne permet pas une seconde piste, une implantation est-ouest de la piste, a priori possible, n’a jamais été étudiée. Le président du débat public a  prétexté un manque d’argent à cet effet . Le document établi par le Conseil Général n’est pas une étude. On a plaqué au sud de Château-Bougon le plan de Notre-Dame-des-Landes avec une emprise démesurée et inadaptée pour conclure à une solution trop onéreuse…

Rappelons les conclusions de l’enquête publique : « un pari sur l’avenir »
assorties d’une majorité relative des commissaires enquêteurs et non de l’unanimité plus usuelle.
            L’intérêt pour la société d’un tel projet doit être démontré dans une étude économique respectant des critères précis. Un audit de cette étude a montré des irrégularités de nature à en changer les conclusions.

Bref, la conduite de ce processus démocratique respecte la forme de la loi, mais bafoue le fond, elle est jonchée de tromperies et de mensonges.

Si l’on ajoute l’erreur économique de supprimer une excellente plate-forme servant de surcroît à un outil industriel important(EADS), et l’erreur écologique d’une plate-forme démesurée sur des terres classées « humides » entièrement exploitées, comment être surpris par l’ampleur de la contestation?

            Alors que la France pour être réformable a besoin de la confiance des Français envers ses élus, force est de constater qu’un tel dévoiement des procédures prévues par la loi  accroît le nombre des « INDIGNÉS ». En effet, hormis quelques casseurs dont la présence et les actes sont toujours regrettables, la manifestation de Nantes était bien une manifestation d’INDIGNÉS.

Espérons qu’en cette période électorale nos élus sauront interpréter lucidement ces indices significatifs d’une mauvaise évolution de notre démocratie et  réagir favorablement.

                                            de Daniel

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